Malgré le fait qu’il soit un auteur connu, c’est la première fois que je m’attaquais à l’oeuvre de Stefan Zweig (Si on ne compte pas son essai sur Erasme, lu pour l’université). J’ai vu le film Une Promesse tiré de cette courte nouvelle au cinéma l’an dernier et malgré les critiques que j’ai pu voir passer, je ne l’ai pas trouvé si insipide que ça. La preuve, il m’a donné envie de lire le livre (et je trouve que c’est toujours une bonne chose quand une oeuvre donne envie de se renseigner sur l’original). Connaissant l’histoire de manière générale, je me suis donc plongée dans cette nouvelle très courte (à peine une centaine de page, parfait pour un week-end au chaud).
Cette histoire, c’est celle d’un jeune homme ambitieux qui s’élève jusqu’au poste d’assistant du directeur d’une importante entreprise de métallurgie en Allemagne. A tel point que ce directeur, de plus en plus malade, lui demande de s’installer chez lui pour pouvoir gérer au mieux l’entreprise, l’un devenant le corps mouvant de l’autre. Le jeune homme tombe évidemment sur l’épouse du directeur, bien plus jeune et tellement douce qu’il en tombe amoureux aussitôt. Mais la guerre les sépare. Lui doit se rendre en Amérique du Sud pour le travail et la guerre l’empêche de faire le voyage de retour prévu. Et c’est l’attente du retour, après la promesse qu’ils s’étaient faite de s’attendre juste avant son départ. Lorsqu’il rentre en Allemagne, il retrouve cette jeune femme devenue veuve… la promesse est-elle toujours d’actualité ?
C’est dommage. Tellement dommage que cette histoire ne fasse l’objet que d’une nouvelle. Je suis restée sur ma faim comme jamais j’aurais cru pouvoir l’être. Mais c’était bien le cas. Là où le film développait des scènes pour les besoins du scénario, le livre, lui, reste obscur et flou alors que l’on a envie d’en savoir plus. Zweig nous fait goûter sa sauce mais nous frappe la main quand on veut plonger un morceau de pain dans le plat. L’histoire est bien, elle est même parfaite pour un roman et je me suis, au fond, régalée. Mais on reste sur cette frustration de scènes survolées, d’instants fugaces qui nous font vraiment râler. Je pense sincèrement que le film est nécessaire après la lecture pour combler cette frustration, peu importe que l’on aime ce qui en a été fait, car comment incriminer un film qui prend appuie sur un livre de 100 pages ? Impossible. Au moins, cette frustration diminue et je dois dire que j’étais bien contente de l’avoir vu pour me souvenir et laisser mon imagination remplir les vides de la nouvelle.
A côté de ça, peut-on vraiment dire que c’est un manque ? Car au final, les silences en littérature, comme en musique, signifient également quelque chose. Dans tous les cas, c’est un livre qui ne peut pas laisser indifférent, tant par le style littéraire que par son histoire dénuée de prénom et qui rend presque les choses universelles. C’est une histoire d’amour anonyme, qui aurait pu arriver à n’importe qui sans doute….
J’ai cette nouvelle dans ma PAL et je pense la lire très prochainement. C’est vrai que les nouvelles ont un petit côté frustrant. En tout cas, ton billet donne très envie de le lire ! Je pense voir le film après du coup aussi.
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J’ai lu d’autres nouvelles qui m’ont beaucoup moins laissé cette sensation de manque. Celle là bat des records. J’ai hâte en tout cas de lire ton avis dessus car on peut ressentir l’histoire différemment c’est une évidence 🙂
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Je n’ai pas lu celle ci mais ça fait souvent ça avec Stefan Zweig… Une envie d’encore. N’a t il écrit que des nouvelles ?
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Ah bon alors je vais les lire au compte-goutte car l’effet a été un vrai choc pour moi ! Alors je viens de faire quelques recherches (car je ne savais pas s’il avait fait des romans), apparemment, il n’aurait fait qu’un seul roman (achevé) : La pitié dangereuse. Le résumé de wikipédia : « Cette œuvre raconte l’histoire d’un jeune officier autrichien, Anton Hofmiller, qui, malgré lui, suscite l’amour d’Edith de Kekesfalva, jeune paralytique et fille d’un riche propriétaire de la région. L’amour fou de la fille finit par la tragédie. » ça n’a pas l’air très joyeux, mais pourquoi pas, par curiosité 🙂
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C’est également avec cette nouvelle que j’ai découvert Zweig, et ça m’a donné vraiment envie de poursuivre 🙂
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En effet, je pense que je continuerai aussi à me laisser tenter par du Zweig de temps à autres, c’est très plaisant ! Maintenant reste à savoir quel choisir pour mon prochain… un petit conseil ? 🙂
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Lettre d’une inconnue m’a beaucoup plu 🙂
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Je note ça alors, merci 🙂
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