Je ne sais pas vraiment pourquoi, j’ai mis un peu de temps à écrire cette chronique à propos de Retour à Brideshead écrit par Evelyn Waugh. Il y a des chroniques que j’écris dès le lendemain du livre terminé et d’autres qui mettent des jours voire des semaines à se construire. Pour tout dire, j’ai eu beaucoup de mal à me laisser transporter par le livre, c’est peut-être pour ça, pour autant, j’ai fini par l’apprécier et je n’ai pas détesté… Je crois que cela va rester un mystère….
Cet auteur m’avait été conseillé il y a quelques années par la fille de ma logeuse à Londres. Elle était une grande fan d’Oscar Wilde, tout comme moi, et m’avait assuré qu’Evelyn Waugh était un digne successeur. Certes, peut-être bien que oui… peut-être bien que non. J’avoue ne pas être totalement d’accord là-dessus car là où Oscar Wilde fait de la Beauté sa philosophie de vie et son cheval de bataille (presque, parce-qu’Oscar n’est pas un combattant), Evelyn Waugh ne se concentre pas sur la beauté ou l’art mais plutôt sur une forme de décadence de la noblesse (à des degrés plus ou moins élevés). Bon. Après, je n’ai lu qu’un livre d’Evelyn Waugh, peut-être que je me trompe complètement. Le fait est qu’après avoir lu Retour à Brideshead, je ne lui vois comme point commun avec Oscar Wilde que son fils Vyvyan Holland (fils de Wilde) qui fut un de ses amis. Cela dit, cela n’enlève rien, tout de même, à sa plume. Elle est un peu difficile mais une fois dedans, on en ressort difficilement.
Résumé : Invité à Brideshead, la magnifique demeure familiale de son ami Sebastian, le jeune Charles Ryder, étudiant à Oxford, découvre les mœurs et l’art de vivre de l’aristocratie anglaise. C’est au travers de cette grande fresque, se déroulant durant les » années folles » et enluminée de personnages plus excentriques les uns que les autres, que le grand Evelyn Waugh s’est juré de » suivre les cheminements de la volonté divine au sein d’un monde païen « . Humour, cynisme et gravité mêlés font de ce roman, le plus célèbre de l’auteur du Cher Disparu et d’Une poignée de cendres, un des plus purs chefs-d’œuvre de la littérature anglaise du XXe siècle. (Babelio)
Bien que ce résumé fasse bien son travail, la mention de l’humour me laisse un peu perplexe. J’ai fait d’autres recherches sur Evelyn Waugh pour voir un peu ce qu’en retient l’histoire. Effectivement, l’humour revient souvent. Pourquoi ? Je ne dois clairement pas avoir le même humour que la plupart des gens car bien que je vois le cynisme dans son oeuvre, je ne vois vraiment pas l’humour. Ce n’est clairement pas le premier mot qui me viendrait à l’esprit pour qualifier Retour à Brideshead.
Ceci étant dit, passons à mon avis sur l’histoire, parce-que bon, on est aussi là pour ça. L’histoire en soit n’a rien d’exceptionnel, deux jeunes gens qui lient une forte amitié au cours de leurs années d’études à Oxford. Schéma classique dans la vie et dans la littérature à cette époque. Cependant, la famille habitant le domaine de Brideshead (et donc la famille d’un des deux jeunes gens : Sebastian) n’a vraiment rien de banal. Chacun des membres est vraiment particulier et original, depuis Sebastian que l’on découvre traînant son ours en peluche de partout, jusqu’à la mère puritaine et le père vivant en Italie avec sa maîtresse. Sans compter les frères et soeurs que je vous laisserai le soin de découvrir mais qui n’ont rien à envier aux trois que je viens de vous évoquer. Le deuxième jeune gens (Charles Ryder) se retrouve donc au milieu de cette famille, franchement un peu farfelue, et agnostique qu’il est, se trouve confronté à une pensée purement catholique.
Rien que pour ça, le livre vaut la peine d’être lu car il nous propulse dans les années folles de l’Angleterre (entre les deux guerres mondiales) et confronte une Angleterre qui, grâce à l’industrialisation et à cause des guerres, ne croit plus en l’existence d’un Dieu (ou en tout cas, le cherche), et une Angleterre conservatrice qui se raccroche à la religion comme à une bouée de sauvetage en pleine tempête maritime. On sent ici le passé d’Evelyn Waugh, élevé dans l’anglicanisme et qui fréquente des cercles d’arts et de littérature qui l’amène à remettre en question cette pensée. Cela rend vraiment le propos intéressant.
Pour conclure, j’ai un avis plutôt mitigé sur ce livre. Il est extrêmement intéressant mais pas du tout frais et léger (à mon sens). Je le recommanderai surtout aux amateurs de littérature anglaise car il est un auteur considéré comme devoir être lu en littérature britannique. Mais si vous cherchez plutôt un livre frais et léger, celui-ci n’est clairement pas fait pour vous. Je mets donc 3 birdybooks à Retour à Brideshead d’Evelyn Waugh. J’ai aimé, mais ce n’est pas un coup de coeur. Je suis curieuse d’avoir votre avis si vous l’avez déjà lu par contre. C’est le genre de livre qui donne envie de discuter.
Bonne journée !
Du coup je ne sais plus si je note dans ma liste ou pas 😉
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Tout dépend si l’histoire t’inspire ou pas 😉
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J’aime beaucoup la littérature britannique, et j’avoue que je suis intriguée par ce titre !
Si je le lis, je reviendrai te toucher deux mots sur mon ressenti, promis 😉
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Avec plaisir! Je serai contente de lire ton avis et qu’on en discute ensuite 🙂
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