Itinérances 34e édition : Colonia – Florian Gallenberger

Comme d’habitude, durant le festival du cinéma d’Alès, je ne vois que des bons films. Alors encore une fois cette semaine, c’est une bonne, même une excellente critique que je vais écrire sur Colonia, un film de Florian Gallenberger que j’ai pu voir en avant-première. En effet, la date de sortie n’est pas encore fixée en France, mais soyez sûrs que je vous relaierai l’information car c’est un film à aller voir. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi…

Synospsis : Dans les années 70 au Chili. Un jeune couple est pris dans le tourbillon du coup d’état de Pinochet. Daniel est bientôt kidnappé par la police secrète. Lena part donc à sa recherche et retrouve sa trace au Sud du pays, dans un endroit baptisé la « Colonie ». Sous ses dehors « respectables », cette communauté est en réalité une prison dont personne ne s’est jamais échappé. Pour sauver Daniel, Lena décide rejoindre la Colonie… (Allociné)

Comme vous pouvez le lire dans le synopsis, Colonia est un film historique et c’est ce qui lui donne beaucoup d’intérêt. Il s’agit d’une histoire que tout le monde ne connaît pas forcément, que tout le monde n’a pas eu la chance d’étudier ou de voir en cours, mise à part ceux qui s’intéressent de près à l’histoire chilienne. Et ce n’est pas tout le monde. Moi la première. Pourtant j’ai fait des études d’histoire. On apprend donc dans ce film l’existence de cette secte la Colonia Dignidad qui a joué un rôle particulièrement important durant le gouvernement de Pinochet en lui fournissant par exemple des armes. On découvre également l’implication du gouvernement allemand, via l’ambassade allemande au courant de ce qu’il se passait dans cette colonie mais n’a rien fait pour l’arrêter, au contraire, il lui est même arriver de la couvrir.

Couvrir quoi ? qui ? Les agissements de Paul Schäffer, le gourou de cette secte. Il a fini par être inculpé en 2004, mais il a été à la tête de cette colonie durant une quarantaine d’année. Je vous laisse imaginer les dégâts qu’il a pu faire… de l’abus sexuel de mineurs, jusqu’aux sévices corporels en passant par la torture d’opposants politiques et la séquestration de personnes. Bref, un monstre. Ce qui transparaît assez bien dans le film grâce à l’incroyable talent de Michael Nyqvist (un acteur suédois que l’on connaît surtout en France pour son rôle de Michael Blomkvist dans l’adaptation cinéma de Millénium). Vraiment, je lui tire mon chapeau car pour incarner un tel personnage, il faut un sacré talent. Le réalisateur, Florian Gallenberger, nous expliquait à la fin du film à quel point Nyqvist était épuisé à la fin de ses journées de tournage tellement il devait employer d’énergie à rentrer dans son rôle.

Emma Watson et Daniel Brühl ne sont pas en reste côté talent. Emma Watson a particulièrement retenu mon attention, ces derniers temps, j’avais plus entendu parler d’elle pour son rôle excellent de porte-parole féministe, j’étais donc plutôt curieuse de voir quel genre de rôle elle pouvait accepter de jouer à présent. Elle ne m’a clairement pas déçue. Là où c’est souvent l’homme qui part sauver sa dulcinée, ici, c’est la femme qui part chercher son homme. Et ça change. En plus de ça, elle joue merveilleusement bien même si la pauvre (si on veut) a toujours l’air d’avoir 16 ans ! Mais son jeu très mature nous fait vite oublier cette impression d’enfant. Bref. C’est une actrice que je vais suivre de très très près.

Je crois que je ne vous surprend pas en vous disant d’aller voir ce film. Si vous êtes curieux, si vous aimez Emma Watson, si vous aimez les films historiques, si vous aimez les excellentes réalisations dans lesquelles la tension dramatique est gérée de main de maître, n’hésitez plus une seconde. En tout cas, je ne regrette vraiment pas de mon côté, car j’ai ressenti beaucoup d’émotions à travers ce film et j’ai appris également beaucoup sur cette partie de l’histoire. Et j’adore ça.

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